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Leader Politique - Foryblan Dash BAKOULA. K

politique

Trois scénarios possibles pour l'avenir du Congo en 2014 et au-delà

4 Décembre 2013 , Rédigé par Son Excéllence Foryblan Dash BAKOULA, Chargé de Mission, Travail, Emploi, Formation professionnelle, dialogue social, entrepeneuriat. Publié dans #politique

La pérennité du pouvoir coute que coute, c'est vraiment décisif. » Non, « vraiment », le chroniqueur a beau être mithridatisé depuis dix-sept ans par les initiatives économiques et sociales loufoques d'un gouvernement sans gouvernail, il n'entend même plus les cris de son peuple, tellement absorbé par la tâche de survie du clan. Le slogan "Congo, pays émergent en 2025" ressemble à une dernière trouvaille de com' pour faire diversion.

Félicitons-nous un temps soit peu de voir ce stupide slogan que le monde nous envie. Des parlementaires aux ministres, tous n'ont que les mot "Chemin d'Avenir", "le programme du chef de l'état" à la bouche, mais rien de concret dans l'action, zéro transformation dans la vie des congolais chaque jours, n'en parlons même pas des entreprises. Mais ces parlementaires et ministres n'ont-ils pas d'autres urgences à traiter, dans un pays comptant 2 millions de demandeurs d'emploi (car le terme chômeur ils ne le méritent pas les congolais qui souffrent) et où le nombre de travailleurs pauvres ne cesse de progresser ? Les congolais découvrent les termes de la mondialisation...Dernier indicateur de cette paupérisation de la société congolaise : les salariés de Total, Eni Congo, Schlumberger, et d'autres "Majors du pétrole" qui sont peuplés de salariés pauvres.....avec une population toujours plus large de familles monoparentales, travailleurs déclassés et vivant encore chez les parents, ou locataires précaires. Nous ne parlons pas ici volontairement des pseudos entreprises congolaises de transit et autres, ou de la fonction publique congolaise...ca-tas-tro-phi-que.

Résultat sans appel de trente années d'une politique non-économique, non-sociale et non-fiscale allant toujours dans le même sens : celui de la surprotection des entreprises étrangères aux capitaux étrangers et des clans au pouvoir qui ont préemptés tous les secteurs protégés ou non de l'économie congolaise ; du sacrifice des jeunes générations ; et de la vulgarisation de la corruption, des anti-valeurs, du tribalisme, de l'incompétence instauré en mode de gouvernance et de nomination, des ménages congolais abandonnés à eux mêmes, commerçants et entreprises de toutes tailles, contribuant seuls, par leur minime activité dans l'économie libre et concurrentielle, à enrichir tant bien que mal toute la société congolaise.

Avec ses hausses d'impôts directs et indirects mal mis en œuvre, du coup, n'incitant pas les gens à l'acquitté, ses hausses de TVA tous azimuts, frappant lourdement le déjà maigre porte-monnaie des congolais depuis son retour aux affaires en 97', le pouvoir marxiste-léniniste de Dénis Sassou-Nguesso, à bout de souffle et en déclin, choisit délibérément de ne pas mettre en œuvre les réformes structurelles nécessaires dont le pays a besoin pour son essor économique, culturelle, sociale, démocratique, sanitaire, technologique, éducationnelle, institutionnelle, avec l'ouverture et l’accueil des talents qui disent les choses et qui ont des choses à faire pour le pays et le peuple congolais en 2014 et au-delà. Un sans-faute dans l'erreur au moment où, justement, le nouveau monde se dessine devant lui, devant nous ! UN COMBLE ! la reprise économique s'amorce chez tous nos voisins, du Gabon à la Guinée Équatoriale, en passant par le Cameroun et l'Angola. Que faire pour arrêter ce déraillement ? Trois scénarios sont possibles selon nous.

D'abord, le scénario tant attendu pour que nous reprenions les choses. Sans courage politique à sa tête depuis trente cinq ans, le Congo s'est endetté à tour de bras auprès des pays asiatiques et d’Amérique latine, à laissé filer sa nouvelle dette et le poids de ses gabegies publiques (grands travaux, etc) rapportés au PIB avec une croissance artificielle qui ne donne aucun plein emploi (curieuse croissance..!), sa jeunesse, ses talents et ses capitaux à l'étranger. Le Congo est LE pays malade de la CEMAC, Sassou-Nguesso part du pouvoir en Août 2016, aussitôt, dans les négociations, les taux de sa dette laissé s'envole à des niveaux qui nous lient les mains, le pays est au bord de la faillite. Le FMI et la Banque Mondiale reviennent à son chevet, après l'avoir encourager à prêter des fonds à d'autres pays Africains étant un pays en PPTE (comprenne qui voudra). Quelques années après, les leaders talentueux du Think tank Génération Tangible (G.T.), bien identifié(e) à ce jour, viendront nettoyer les "écuries d'Augias", fusionner les départements congolais aux régions et autres prébendes inutiles et dispendieuses, et faire le job de redressement que personne n'a osé accomplir depuis Massamba-Débat.

Ensuite, le scénario des prérévolutionnaires. A un moment donné - début 2014 ? début 2015 ? en 2016 ? - quelqu'un quelque part lancera (ou l'armée mal-traitée), plus qu'une fronde, une grève pour un "printemps congolais". Un mouvement ample et populaire pour refuser de continuer à laisser aller le pays à vaux l'eau, avec à un exécutif de plus en plus dispendieux de l'argent de tous les congolais, soucieux de ses intérêts personnels et oublieux de l'intérêt général. Ce soulèvement populaire suscitera de graves troubles à l'ordre public et volatilisera en quelques jours la confiance du pouvoir de Brazzaville, du clan au pouvoir et nécessitera le départ du pouvoir d'Oyo avec des soutiens extérieurs. Ce sera la banqueroute, préalable nécessaire au redressement du pays. En somme, le scénario précédent, mais accéléré dans le temps.

Le troisième scénario est de l'ordre de la pression sage. C'est le scénario à l'occidentale. Une fois de plus, nos partenaires nous montrerons un chemin : à l'approche de 2016, Dénis Sassou-Nguesso décide de ne pas toucher à "la constitution sur-mesure de 2002", dissout le parlement, ouvre des tractations avec tous les opposants-constructeurs, s'en suivent de longues heures de négociations finales non-stop, et un accord politique écrit, qui dote le pays d'un système politique Parlementaire, avec un président du Conseil et un premier ministre fort élu par la majorité parlementaire qui sortira du nouvel accord électoral né de la consultation et des discussions. Un accord qui limitera le nombres de mandats à deux (2) de quatre (4) ans, un nouveau redécoupage électoral et de nouvelles méthodes de recensement et d’organisations électorales. Ce qui permettra au pays de se doter d'une grande coalition pour gouverner le pays au centre, pour l'intérêt général, pour quatre ans, dès la fin de son mandat.

Le PCT-RMP et ses alliés feront des concessions majeures sans renier l'essentiel, à savoir : un agenda de dissolution de tous les parti ayant appartenu au régime antérieur; une nécessaire discipline budgétaire sans laquelle l'idée même de souveraineté nationale, politique, économique ou même militaire est une plaisanterie de garçon de bain dans ce Congo, ou un fantasme ; enfin, une augmentation des salaires, retraites, niveaux de protection sociale, la formation professionnelle, la compétitivité des entreprises congolaises à capitaux propres congolais, des banques qui financent enfin réellement l'économie réelle, flécher l'épargne des congolais vers ces entreprises, l'éducation nationale, la décentralisation, qui viendront en somme récompenser l'absence de décennie d'efforts. Tout ce qu'ils refuses de faire depuis le début en faite : s'ouvrir aux talents.

Cette ambition d'une grande coalition pour gouverner le pays, libéral, social, progressiste est-elle vraiment hors de portée dans ce Congo là ? Nous le pensons pas, car le pays est prêt à relever les défis qui ont été longtemps mis au placards par souhait ou incompétence.

Sauf à vouloir le pire pour lui-même et son pays, Dénis Sassou-Nguesso doit aujourd'hui rechercher les voies et les moyens d'une grande entente, d'une grande ouverture, centrale et centriste avec tous les acteurs. Arrêter l'ostracisme,le déni, l'ignorance. Il faut dissoudre l'Assemblée, consulter des leaders de la société civile, de l'opposition, des constructeurs et du centre, plus à même de conduire le pays vers la sortie de crise. Peu importe, l'objectif doit bien être celui-là : construire une grande coalition de talent, laissant de côté le tribalisme, les tribalistes, les régionalistes et les chefferies et baronnies, dont la parfaite similitude des responsabilités dans la part des maux dont souffrent le pays devient une inquiétante évidence.

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